Il est d'abord passionné par la caricature, puis, sous la direction du paysagiste Eugène Boudin - son premier vrai maître - il apprend à aimer la peinture en plein air. C'est en 1859 qu'il descend à Paris, seul, où il vivra grâce à la vente de ses caricatures, qui lui procurent une certaine renommée.
Il passe de nombreuses journées au Salon, où il admire Daubigny et Troyen. Mais, s'opposant à l'avis général, il décide de ne pas suivre les cours de l'Académie, et d'étudier seul en fréquentant l'Académie Suisse où il rencontre Pissaro.
Il est appelé sous les drapeaux à l'automne 1860 et part en Algérie avec les chasseurs d'Afrique ; anémique, il retourne au Havre au début 1862 pour se soigner. Sa famille accepte de payer la taxe qui le libère du service militaire uniquement contre sa promesse d'entrer, enfin, dans l'atelier d'un peintre " sérieux ". Sa convalescence havraise est une période particulièrement heureuse. Le jeune artiste sillonne la campagne et le bord de la mer, chevalet sous le bras, pour peindre les paysages de Normandie en compagnie d'Eugène Boudin. En automne, il entre dans l'atelier de Gleyre à Paris, où il fait la connaissance de Bazille, Renoir et Sisley avec lesquels il se lie d'une amitié qui durera toute sa vie.
En 1863, une exposition lui fait découvrir la peinture de Manet, puis en 1864, celle de Courbet.
Au cours de ces années, il se dispute avec sa famille qui n'approuve pas sa carrière d'artiste rebelle. Elle lui refuse toute aide matérielle. Ce sont ses amis peintres (comme son ami Bazille) qui l'aideront.
C'est seulement après le succès honorable, obtenu au Salon de 1866 avec son portrait en pied de Camille Doncieux (qui lui valu une critique enthousiaste de Zola) que ses parents décidèrent à nouveau de l'aider.
Mais pas pour longtemps, car ils apprendront l'année suivante qu'il vit avec Camille. Ils l'obligent à l'abandonner à Paris, où elle donnera naissance à un garçon prénommé Jean.
Il est toujours par monts et par vaux comme un vagabond zigzaguant entre Paris et la Normandie pour fuir les créanciers ou courir après l'aide vaguement promise d'un collectionneur. Mais cela ne l'empêche pas d'obtenir de très bons résultats dans son travail et d'épouser Camille en 1870.
C'est l'année de la guerre franco-prussienne qu'il décide de fuir et de se réfugier à Londres. Il peint des atmosphères brumeuses et y rencontre Durand-Ruel, un marchand pour lequel il commence à travailler. Après un séjour en Hollande, il retourne à Paris à la fin 1871 et loue une petite maison au bord de la Seine, à Argenteuil.
C'est avec Renoir, Sisley, Pisarro, Cezanne, Degas et Berthe Morisset, ses amis, qu'il organise la première exposition du groupe. Le titre d'un de ses tableaux -"Impression, soleil levant" ; - inspire au critique L. Leroy le terme ironique " d'impressionniste " : il n'y a personne, ou presque, en cette année 1874, pour croire au sérieux de ces jeunes peintres qui font scandale chez le photographe Nadar. La plupart n'y voient que des bouffonneries ridicules et absurdes. Toutefois certains critiques trouvent le courage de hausser le ton pour les soutenir.
Au début de 1878, Monet quitte Argenteuil et se transfère à Vertheuil dans la maison de son mécène Hoschédé. Camille est faible et malade depuis la naissance de leur deuxième fils, Michel. Elle meurt en septembre 1879. Monet confie ses enfants à madame Hoschédé et continue à chasser les impressions (Poissy, Varengeville, Dieppe, Étretat, avant de s'établir à Giverny).
Ses expositions aux galeries Durand-Ruel et Petit ont été un succès : critiques favorables et bonnes ventes. Il s'achète enfin la maison de Giverny en 1890. M. Hoschédé meurt en 1891 et l'année suivante, Monet épouse sa veuve.
Ses voyages sont de moins en moins nombreux : Normandie, Norvège (en 1895), Londres (1899, 1900, 1901 et 1904), Madrid (pour voir les Vélasquez en 1904) et Venise (1908, 1909).Peu lui importe d'être considéré comme le plus grand artiste français vivant. Malgré la gloire qu'il a difficilement acquise et payée si cher, il a toujours l'impression de ne pas atteindre la perfection. Il est hanté par le besoin de transmettre exactement ses perceptions des choses. C'est avec ce même élan, en rien affecté par ses yeux malades, que Monet peint ses dernières toiles jusqu'à ce que la mort le frappe dans sa maison de Giverny, le 5 décembre 1926.
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